Voilà qu’un nouveau pays dont on ne tarit pas d’éloges décide de s’émanciper à son tour du dollar américain et d’assurer sa souveraineté financière… Depuis 2017, la Serbie jouit d’un sérieux regain d’estime auprès des agences de notation ! La croissance de l’économie serbe s’accélère de manière fulgurante avec 4,8% en 2018 grâce notamment à l’investissement et à la consommation. La dette publique qui demeure encore élevée se réduit et l’appréciation du dinar, participe au maintien d’une inflation modérée, avec moins de 3% au compteur.
C’est dans ce contexte que ce pays européen du sud-est de la péninsule des Balkans, a décidé d’accroître ses réserves d’or. La décision a été prise à l’issue d’une réunion entre le FMI et le président serbe Aleksandar Vučić au milieu du mois de mai, à la condition que les achats de métal jaune viennent renflouer les réserves de change du pays. Belgrade a donc prévu d’augmenter ses réserves d’or de 20 à 30 tonnes d’ici fin 2019 et de les porter à 50 tonnes d’ici à 2020 par mesure de sécurité… C’est du moins ce qu’a relaté le site d’informations serbe Vierne Novosti. Selon les données actuelles de la Banque nationale de Serbie, les réserves de change de la Serbie sont actuellement évaluées à 11 milliards d’euros.
Il n’aura donc échappé à personne que le FMI détient incontestablement le rôle de chef d’orchestre dans l’achat et la répartition du métal précieux entre les banques centrales, aucune décision n’est prise sans concertation avec cette honorable institution qui aurait pour fonction majeure d’assurer la stabilité du système monétaire international mais aussi de gérer les crises financières et monétaires.
De plus en plus de pays accumulent des lingots d’or dans le but de diversifier leurs réserves de change. Les achats nets des banques centrales au premier trimestre de 2019 ont enregistré une croissance de 68%, du jamais vu depuis 2013 ! Et c’est au vu de ces chiffres, que nous sommes aujourd’hui légitimement en droit de se poser la question de savoir si nous sommes bien à l’aube d’un nouveau système monétaire mondial piloter soigneusement par le FMI… L’avenir nous le dira …ou pas !